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30 Aug 2021 Communiqué de presse Transports

L’époque de l’essence au plomb est révolue, une menace majeure pour la santé des êtres humains et de la planète est ainsi éliminée.

  • L’abandon officiel de l’utilisation de l’essence au plomb permettra d’éviter plus de 1,2 million de décès prématurés et d’économiser 2 450 milliards de dollars par an.
  • L’abandon de l’essence au plomb fait suite à une campagne de 19 ans menée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et ses partenaires.
  • Le PNUE exhorte les pays à œuvrer en faveur des véhicules à zéro émission afin de lutter contre la pollution atmosphérique et le changement climatique.

Nairobi, 30 août 2021 – Lorsque les stations-service d’Algérie ont cessé de fournir de l’essence au plomb en juillet dernier, l’utilisation de cette substance a pris fin dans le monde entier. Cette évolution fait suite à une campagne longue de près de deux décennies, menée par le Partenariat mondial pour des carburants et des véhicules propres (PCFV), dirigé par le PNUE.

Depuis 1922, l’utilisation du plomb-tétraéthyle comme additif à l’essence afin d’améliorer les performances des moteurs a été une catastrophe pour l’environnement et la santé publique. Dans les années 1970, presque la totalité de l’essence produite dans le monde contenait du plomb. Lorsque le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a lancé sa campagne visant à éliminer le plomb de l’essence en 2002, il s’agissait de l’une des menaces environnementales les plus graves pour la santé humaine.

L’année 2021 a marqué la fin de l’essence au plomb partout dans le monde. Néanmoins, celle-ci a entraîné une contamination de l’air, de la poussière, du sol, de l’eau potable et des cultures vivrières pendant près d’un siècle. L’essence au plomb provoque des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des cancers. Elle affecte également le développement du cerveau humain, en particulier chez les enfants, des études suggèrent même qu’elle contribue à réduire 5 à 10 points de QI. On estime que l’interdiction de l’utilisation de l’essence au plomb permettra d’éviter plus de 1,2 million de décès prématurés par an, d’augmenter les points de QI chez les enfants, d’économiser 2 450 milliards de dollars pour l’économie mondiale et de réduire les taux de criminalité.

« L’application réussie de l’interdiction de l’essence au plomb est une étape importante pour la santé mondiale et notre environnement », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Dépassant un siècle de décès et de maladies qui ont touché des centaines de millions de personnes et dégradé l’environnement dans le monde entier, nous sommes réconfortés à l’idée de changer la trajectoire de l’humanité pour le meilleur grâce à une transition accélérée vers des véhicules propres et la mobilité électrique. »

Dans les années 1980, la plupart des pays à revenu élevé ont interdit l’utilisation de l’essence au plomb. Pourtant, en 2002, presque tous les pays à revenu faible ou intermédiaire, y compris certains membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en utilisaient encore. Le PCFV, un partenariat public-privé, a réuni toutes les parties prenantes, a fourni une assistance technique, a assuré des activités de sensibilisation et a surmonté les défis locaux et la résistance des revendeurs de pétrole et des producteurs de plomb locaux, en investissant notamment dans la modernisation des raffineries.

Le Dr Kwaku Afriyie, ministre ghanéen de l’environnement, de la science, de la technologie et de l'innovation, a déclaré : « Lorsque les Nations unies ont commencé à travailler avec les gouvernements et les entreprises pour éliminer progressivement le plomb de l’essence, les pays d'Afrique subsaharienne ont saisi cette opportunité avec enthousiasme. Le Ghana était l’un des cinq pays d’Afrique occidentale à se joindre les premiers ateliers et déclarations sous régionaux. Grâce aux campagnes médiatiques, aux rapports, aux études, à la dénonciation des illégalités et aux tests publics effectués par PCFV pour révéler les niveaux élevés de plomb dans le sang de la population, le Ghana est devenu encore plus déterminé à libérer son carburant du plomb. »

Malgré ces progrès, la croissance rapide du parc automobile mondial continue de contribuer aux menaces que sont la pollution locale de l’air, de l’eau et du sol, ainsi qu’à la crise climatique mondiale : le secteur des transports est responsable de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l'énergie et devrait atteindre un tiers à l’horizon 2050.

Alors que de nombreux pays ont déjà entamé la transition vers les voitures électriques, 1,2 milliard de nouveaux véhicules prendront la route au cours des prochaines décennies, et beaucoup d’entre eux utiliseront des combustibles fossiles, notamment dans les pays en développement. Cela inclut des millions de véhicules d’occasion de mauvaise qualité exportés depuis l’Europe, les États-Unis et le Japon vers des pays à revenu moyen ou faible. Cela contribue au réchauffement de la planète et à la pollution de l’air par le trafic et ne manquera pas de provoquer des accidents.

« Le fait qu’une alliance de gouvernements, d’entreprises et d’organisations de la société civile, soutenue par les Nations unies, ait réussi à débarrasser le monde de ce carburant toxique témoigne du pouvoir du multilatéralisme pour faire avancer le monde vers la durabilité et un avenir plus propre et plus vert », déclare Mme Andersen. « Nous exhortons ces mêmes parties prenantes à s’inspirer de cette énorme réussite pour faire en sorte que, maintenant que nous disposons de carburants plus propres, nous adoptions également des normes de véhicules plus propres au niveau mondial : la combinaison de carburants et de véhicules plus propres peut réduire les émissions de plus de 80 %. »

En outre, bien que nous ayons désormais éliminé la plus grande source de pollution par le plomb, des mesures urgentes sont encore nécessaires pour mettre fin à la pollution par le plomb provenant d’autres sources comme le plomb dans les peintures, les batteries au plomb et le plomb dans les articles ménagers.

L’abandon de l’essence au plomb devrait permettre d’atteindre de multiples Objectifs de développement durable, notamment la bonne santé et bien-être (ODD 3), eau propre (ODD 6), l’énergie propre (ODD 7), les villes durables (ODD 11), l’action climatique (ODD 13) et la vie sur terre (ODD 15). Elle offre également l’opportunité de restaurer les écosystèmes, notamment en milieu urbain, qui ont été particulièrement dégradés par ce polluant toxique. Enfin, elle marque un progrès majeur en vue de la Journée internationale de l'air pur pour des ciel bleus, qui aura lieu cette année le 7 septembre.

À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS :

À propos du Partenariat pour les carburants et les véhicules propres (PCFV) :

En 2002, le Partenariat pour des carburants et des véhicules propres (PCFV) a été mis en place lors du Sommet mondial sur le développement durable. Le PNUE héberge le Secrétariat dans le but d’éliminer l’essence au plomb au niveau mondial et a apporté son soutien à de nombreux pays et initiatives régionales. À l’époque, 117 pays dans le monde utilisaient encore de l’essence au plomb et 86 d’entre eux bénéficiaient d’un soutien pour éliminer progressivement l’essence au plomb. En 2006, le premier grand succès a été remporté : l'Afrique subsaharienne est passée au sans plomb. Le dernier pays à passer au sans plomb était l’Algérie en juillet 2021.

À propos du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)

Le PNUE est la principale voix mondiale en matière d'environnement. L’organisation assure le leadership et encourage les partenariats pour assurer la protection de l'environnement en inspirant, informant et permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Keisha Rukikaire, responsable des actualités et des médias, Programme des Nations unies pour l'environnement.