20 Mar 2020 News

Le projet IMAP-MPA : un nouvel élan pour renforcer la surveillance intégrée et la conservation de la biodiversité en Méditerranée

© SPA/RAC

Un nouveau projet mis en œuvre par le Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/PAM) et financé par l’Union européenne a démarré en mars 2020 dans le double but de renforcer les capacités nationales en matière de surveillance intégrée de la mer Méditerranée et du littoral et d’améliorer la gestion des aires marines protégées dans la région méditerranéenne.

Le lancement et la première réunion du Comité directeur ont eu lieu le 10 mars 2020 à Tunis, avec la participation de représentants de l’Égypte, du Maroc, de la Tunisie, du PNUE/PAM – représenté par l’Unité de coordination et le Centre d’activités régionales sur les aires spécialement protégées (CAR/ASP) – et de la Direction générale de la Commission européenne pour les négociations de voisinage et d’élargissement (DG NEAR).

La réunion a examiné les progrès enregistrés par le projet au cours de sa phase de démarrage ainsi que le plan de travail et le budget annuels pour 2020. Les participants ont également étudié les liens avec des initiatives similaires et les enseignements tirés de projets antérieurs tels que le projet MED MPA Network.

Le titre complet du projet est « Vers le bon état écologique de la mer et des côtes méditerranéennes à travers un réseau d’aires marines protégées écologiquement représentatives, bien gérées et surveillées ». Les partenaires et les bénéficiaires l’appellent projet IMAP-MPA.

Doté d’un budget de 4 millions d’euros pour une durée de 42 mois, le projet sera exécuté par l’Unité de coordination du PNUE/PAM, le programme PNUE/PAM d’évaluation et de maîtrise de la pollution marine en Méditerranée (MED POL) et le CAR/ASP.

Mme Tatjana Hema, coordonnatrice adjointe du PNUE/PAM, qui a ouvert la réunion du Comité directeur, a déclaré que « le lancement du projet IMAP-MPA contribuera à améliorer l’efficacité de la gestion des aires marines protégées (AMP) en Méditerranée et à renforcer la connaissance collective de l’état des écosystèmes marins et côtiers méditerranéens ».

L’Algérie, l’Égypte, Israël, le Liban, la Libye, le Maroc et la Tunisie bénéficieront d’activités visant à améliorer l’efficacité de la gestion dans les AMP et les capacités de surveillance correspondantes. Le projet IMAP-MPA apportera également un soutien ferme aux pays remplissant les conditions requises pour les aider à progresser dans la mise en œuvre de leurs programmes nationaux de surveillance de la mer et des côtes, conformément aux décisions prises par les Parties contractantes à la Convention de Barcelone et à ses Protocoles.

Les Parties contractantes à la Convention de Barcelone et ses Protocoles ont, en 2016, adopté le Programme de surveillance et d’évaluation intégrées de la mer et des côtes méditerranéennes et les critères d’évaluation connexes (IMAP) dans le but d’obtenir des analyses et des évaluations quantitatives intégrées de l’état du milieu marin et côtier.

L’IMAP couvre de multiples aspects, dont la pollution et les déchets marins, la biodiversité, les espèces non-indigènes, les zones côtières et l’hydrographie. Basé sur 11 objectifs écologiques et une série d’indicateurs communs convenus au niveau régional, il établit des normes régionales pour guider la formulation et la mise en œuvre des programmes de surveillance nationaux par les Parties contractantes et promouvoir une évaluation cohérente dans le but d’atteindre un environnement marin et côtier sain et, en fin de compte, un bon état écologique (BEE).

Les défis à relever sont redoutables. La région méditerranéenne n’a pas réussi à atteindre la cible 14.5 des ODD, à savoir « D’ici à 2020, préserver au moins 10 % des zones marines et côtières ». À l’heure actuelle, le problème consiste à atteindre l’objectif 11 d’Aichi, fixé par la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, qui prévoit la conservation de 10 % des zones côtières et marines.

Actuellement, les AMP et les autres mesures efficaces de conservation par zone couvrent environ 8,9 % de la mer Méditerranée, mais des déséquilibres géographiques subsistent entre le nord et le sud. En outre, la plupart des AMP sont côtières ou situées dans des eaux de moins de 50 mètres de profondeur, ce qui entraîne une sous‑représentation des écosystèmes plus profonds dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.

En ce qui concerne la capacité de gestion, des lacunes en matière de planification de l’espace marin (PEM), de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) et de gestion financière affectent de nombreuses aires marines protégées de la région. Actuellement, seuls 10 % des AMP méditerranéennes mettent dûment en œuvre des plans de gestion.

Lorsqu’elles sont gérées efficacement, les AMP contribuent au rétablissement des espèces, des habitats et des communautés biologiques en déclin. En tant que solutions fondées sur la nature, les aires marines protégées peuvent protéger les herbiers de phanérogames marines et les marais salants menacés, qui sont essentiels pour la santé de la mer Méditerranée et de son littoral.


Légende de la photo : Mme Tatjana Hema, coordonnatrice adjointe du PNUE/PAM, s’adresse aux participants lors de la première réunion du Comité directeur du projet IMAP-MPA (Tunis, 10 mars 2020).