10 Dec 2021 Press release

La COP 22 de la Convention de Barcelone adopte des mesures audacieuses pour la protection de l'environnement marin et côtier qui peuvent catalyser une reprise verte en Méditerranée

credit: IISD/Diego Noguera

Antalya, 10 Décembre 2021— Les Parties contractantes à la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone) et à ses Protocoles ont conclu aujourd'hui leur 22ème réunion (COP 22, Antalya, Turquie, 7-10 décembre 2021), avec un ensemble de décisions orientées vers l'action pour protéger l'environnement méditerranéen et soutenir le développement durable.

S.E. M. Murat Kurum, Ministre de l'Environnement, de l'Urbanisation et du Changement climatique de la République de Turquie et Mme Joyce Msuya, Directrice exécutive adjointe du PNUE, ont pris part à la COP 22.

Le 9 décembre, S.E. Mme Emine Erdogan, la Première Dame de Turquie, a exprimé son vif intérêt pour l'environnement dans le cadre d’une table ronde intitulée « Le leadership des femmes sur les questions environnementales dans la région méditerranéenne », organisée lors de la COP 22. Elle a également participé à la cérémonie au cours de laquelle la ville de Málaga a reçu le Prix Istanbul de la Ville respectueuse de l’Environnement, une initiative de la Stratégie méditerranéenne de développement durable.

S'exprimant le 9 décembre, lors de l'ouverture de la session ministérielle, S.E. M. Kurum a souligné la nécessité d'une coopération plus large pour relever les graves défis auxquels la Méditerranée, point de rencontre et berceau de civilisations remarquables à travers l'histoire de l'humanité, est confrontée.

S'adressant aux participants à la session ministérielle, Mme Msuya a déclaré que “jamais auparavant la Méditerranée n'a eu autant besoin de ses coordinateurs qu'aujourd'hui”. Elle a salué l'engagement des Parties contractantes, notant qu'elle a entendu « des messages encourageants et cohérents avec nos appels à faire la paix avec la nature dans le cadre d'une reprise verte en Méditerranée, voire au-delà».

Baptisée « COP pour la Méditerranée », la COP 22 a apporté une contribution substantielle aux efforts régionaux visant une reprise verte en Méditerranée. Elle a adopté une décision sans précédent sur la désignation de la mer Méditerranée, dans son ensemble, en tant que zone de contrôle des émissions d'oxydes de soufre (MED SOx ECA) conformément à l'annexe VI de MARPOL. La mesure qui sera mise en place, devrait générer des avantages importants pour la santé humaine et pour l'intégrité des écosystèmes. Tous deux souffrant des émissions nocives de SOx du secteur du transport maritime, l'un des piliers de l'économie bleue en Méditerranée.

Concernant la biodiversité, la COP 22 a adopté le Programme d'action stratégique post-2020 pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles dans la région méditerranéenne (SAPBIO post-2020). Ce programme est aligné sur les éléments constitutifs du Cadre mondial pour la biodiversité qui sera finalisé l'année prochaine dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique. Cette réalisation a été complétée par un accord sur une stratégie régionale post-2020 pour la protection et la conservation de la Méditerranée grâce à des systèmes bien connectés et efficaces d'aires protégées marines et côtières et d'autres mesures de conservation efficaces par zone. Ces mesures sont complétées par des plans d'action pour la conservation des espèces et des habitats au titre du Protocole lié aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée.

Répondant aux appels à investir dans un avenir plus durable et résilient, les Parties contractantes ont pris des mesures concrètes vers une reprise verte post-pandémie en convenant de nouvelles mesures orientées vers l'action introduites par le PNUE/PAM, notamment :

  • Des plans régionaux de traitement des eaux urbaines résiduaires et de gestion des boues d'épuration dans le cadre de l'article 15 du Protocole sur les sources d'approvisionnement en eau ;
  • La Stratégie méditerranéenne pour la prévention, la préparation et la lutte contre la pollution marine par les navires (2022-2031) ;
  • La stratégie de gestion des eaux de ballast pour la mer Méditerranée (2022-2027) ;
  • Un ensemble de mesures régionales pour soutenir le développement des entreprises vertes et circulaires et pour renforcer la demande de produits plus durables ;
  • Amendements aux annexes I, II et IV du Protocole pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution provenant de sources et d'activités terrestres (Protocole LBS) ;
  • Amendements à l'annexe du Protocole pour la prévention et l'élimination de la pollution de la mer Méditerranée par immersion à partir de navires et d'aéronefs ou incinération en mer (Protocole immersion);
  • Amendements aux annexes du Protocole pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution résultant de l'exploration et de l'exploitation du plateau continental et des fonds marins et de son sous-sol (Protocole Offshore) ;
  • Amendements au Plan régional de gestion des déchets marins en Méditerranée dans le cadre de l'article 15 du Protocole sur les sources d'origine tellurique.

Par ailleurs, les Parties contractantes ont donné leur feu vert à la Stratégie à moyen terme (SMT - 2022-2027) du Plan d'action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE/PAM). La coordonnatrice du PNUE/PAM, Tatjana Hema, s'est félicitée de l'adoption de la SMT, la décrivant comme « un modèle pour une réponse efficace dirigée par le PNUE/PAM à la triple crise de la pollution, du changement climatique et de la perte de biodiversité, associée à un effort pour promouvoir une reprise verte dans la région méditerranéenne ».

La COP 22 a aussi marqué le 45e anniversaire de la Convention de Barcelone, un traité régional unique consacré à l'environnement marin et côtier et au développement durable que le PNUE/PAM a mis en place en 1976. Le PNUE/PAM continue d'être le principal cadre de coopération sur la protection de la et l'environnement côtier et le développement durable en Méditerranée.

Le bassin méditerranéen est ébranlé par les impacts combinés de la pollution, de la perte de biodiversité et du changement climatique. Selon les récentes études d'évaluation sur l'environnement et le développement approuvées par es Parties contractantes, y compris le premier rapport d'évaluation de la Méditerranée (MAR 1) par le réseau d'experts méditerranéens sur le climat et le changement environnemental (MedECC), le bassin est sur une trajectoire de collision avec la nature.

Adoptée le 9 décembre, la Déclaration d'Antalya appelle à une « Méditerranée bleue : laisser un héritage sans pollution, protéger la biodiversité et soutenir la durabilité climatique ». Cette déclaration constitue une forte expression du soutien politique à l'effort collectif dans le cadre du système PNUE/PAM-Convention de Barcelone, pour parvenir à une mer Méditerranée et à un littoral sains, dans le contexte du développement durable.


Notes aux rédacteurs