16 Jul 2018 Communiqué de presse Air quality

Les Parties au Protocole de Montréal préparent une réponse d'urgence aux émissions de CFC-11

  • Des preuves d'augmentation des émissions de CFC-11 indiquent des niveaux compatibles avec la nouvelle production.
  • Les Parties adoptent un appel unanime pour l'identification définitive des sources de ces émissions
  • Des groupes spéciaux ont été chargés de fournir des résultats complets à l'occasion de la 30ème Réunion des Parties.

VIENNE, 16 JUILLET 2018 – Des délégués, des représentants, des groupes de la société civile, des agences d'exécution et des intervenants de l'industrie se sont réunis cette semaine à l'occasion du 40ème Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) du Protocole de Montréal. Cette réunion annuelle est une occasion importante pour la tenue de délibérations multilatérales reposant sur des évaluations scientifiques quelques mois avant la 30ème Réunion des Parties qui se tiendra en novembre et sert d'organe de décision officiel au Protocole.

Plus de 140 délégations nationales étaient présentes. Les représentants se sont à nouveau réunis alors que les efforts pour la guérison de la couche d'ozone ont démarré il y a plus de 30 ans.

Tina Birmpili, secrétaire exécutive du Secrétariat de l'ozone d'ONU Environnement, a ouvert la réunion en faisant référence aux rapports constatant une augmentation persistante des émissions de CFC-11 appauvrissant la couche d'ozone, et a rappelé que la communauté internationale se tourne désormais vers le Protocole pour obtenir des réponses : "C'est dans ces moments que les mécanismes de la communauté internationale sont plus précieux que jamais", déclare-t-elle. "Nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance une seconde, nous ne pouvons pas laisser cela sans réponse. Toute consommation illégale et production de CFC-11 exige une action décisive."

D'abord révélées par les membres du Groupe de l'évaluation scientifique du Protocole de Montréal et publiés dans la revue Nature, les délégués ont pris connaissances de cinq constatations clés, appuyées par des preuves :

  1. Depuis 2013, la baisse annuelle de la concentration de CFC-11 a été deux fois moins rapide que celle de la décennie précédente (2002-2012).
  2. Les émissions de CFC-11 ont augmenté après 2012 et sont restées élevées depuis.
  3. Les données de surveillance actuellement disponibles suggèrent que l'Asie de l'Est est la source principale de ces émissions.
  4. L'échelle des observations suggère une production non déclarée de CFC-11 après l'élimination mondiale de 2010.
  5. Bien que ces comptes-rendus aient été présentés aux parties, les sources exactes de ces émissions doivent encore être vérifiées et comptabilisées.

La réaction des parties réunies à cette occasion a illustré la nécessité d'une réponse urgente basée sur un examen complet des dernières découvertes. Lors d'un processus qui reflète la savante combinaison de preuves scientifiques rigoureuse et d'une collaboration qui a fait du Protocole de Montréal l'un des accords multilatéraux les plus réussis et les plus important au monde, les délégués ont unanimement accepté de quantifier, localiser et stopper définitivement ces émissions.

Soumis à la Réunion des Parties pour leur action, les délégués présents ont demandé une réponse radicale constituée de trois étapes immédiates :

  1. Le Groupe de l'évaluation scientifique fournira aux parties un rapport de synthèse sur l'augmentation inattendue des émissions de CFC-11, y compris des informations supplémentaires concernant la surveillance et la modélisation de l'atmosphère en ce qui concerne ces émissions.
  2. Le Groupe de l'évaluation technique et économique fournira aux parties des informations sur les sources potentielles d'émissions de CFC-11 et de substances réglementées connexes provenant de la production et des utilisations potentielles, ainsi qu'en provenance des banques, pouvant avoir entraîné des émissions de CFC-11 en quantité inattendue dans les régions concernées.
  3. Toutes les parties doivent soumettre des informations scientifiques et techniques pertinentes sur la surveillance des émissions connexes au 1er mars 2019.

Les autres questions clés abordées par cet organe comprenaient une évaluation des possibilités pour améliorer l'efficacité énergétique dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation tout en éliminant les HFC et en appliquant l'Amendement de Kigali, notamment les technologies de destruction des substances contrôlées et la communication des données.

La 30ème Réunion des Parties (RdP 30) au Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone se tiendrait du 5 au 9 novembre 2018.

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

À propos d'ONU Environnement

ONU Environnement est la principale voix mondiale de l'environnement. Son but est d'assurer le leadership et d'encourager les partenariats pour la protection de l'environnement en étant une source d'inspiration, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures. ONU Environnement collabore avec les gouvernements, le secteur privé, la société civile et d'autres entités des Nations Unies et organisations internationales à travers le monde.

À propos du Secrétariat de l'ozone :

Le Secrétariat de l'ozone est le secrétariat de la Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone et du Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Basé au siège des Nations Unies à Nairobi (Kenya), le Secrétariat fonctionne conformément à l'article 7 de la Convention de Vienne et à l'article 12 du Protocole de Montréal.

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Keith Weller, Responsable sur service de presse, ONU Environnement. keith.weller[at]un.org