Photo by UNEP/ Stephanie Foote
20 Dec 2022 Récit Nature Action

La COP15 se termine par un accord historique sur la biodiversité

Photo by UNEP/ Stephanie Foote

La Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) s'est terminée à Montréal, au Canada, le 19 décembre 2022, par un accord historique destiné à guider l'action mondiale en faveur de la nature jusqu'en 2030. Les représentants de 188 gouvernements sont réunis à Montréal depuis deux semaines pour cet important sommet.

Présidée par la Chine et accueillie par le Canada, la COP15 a abouti à l'adoption du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) Kunming-Montréal le dernier jour des négociations. Le Fond mondiale pour la nature (GBF) vise à lutter contre la perte de biodiversité, à restaurer les écosystèmes et à protéger les droits des populations autochtones. Il comprend des mesures concrètes pour stopper et inverser la perte de la nature, notamment en mettant sous protection 30 % de la planète et 30 % des écosystèmes dégradés d'ici à 2030. Il contient également des propositions visant à accroître le financement des pays en développement, un point de friction majeur au cours des négociations.

L'enjeu ne pourrait être plus important : la planète connaît un dangereux déclin de la nature dû à l'activité humaine. Il s'agit de la plus grande perte de vie depuis les dinosaures. Un million d'espèces végétales et animales sont aujourd'hui menacées d'extinction, la plupart en quelques décennies.

Le cadre mondial pour la biodiversité

Leaders standing and clapping at the COP 15 biodiversity conference
Le cadre mondial pour la biodiversité est adopté lors de la COP 15. Photo de la CBD

Le cadre mondial pour la biodiversité comporte quatre objectifs globaux de protection de la nature, à savoir : mettre un terme à l'extinction des espèces menacées due à l'homme et diviser par dix le taux d'extinction de toutes les espèces d'ici à 2050 ; utiliser et gérer durablement la biodiversité pour faire en sorte que les contributions de la nature à l'humanité soient appréciées, maintenues et renforcées ; partager équitablement les avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques et de l'information sur les séquences numériques des ressources génétiques ; et faire en sorte que des moyens adéquats de mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité soient accessibles à toutes les parties, en particulier aux pays les moins avancés et aux petits États insulaires en développement.

Le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen, a souligné que la mise en œuvre était désormais la clé : "Le succès sera mesuré par les progrès rapides et cohérents que nous accomplirons pour mettre en œuvre ce que nous avons convenu. L'ensemble du système des Nations unies est prêt à soutenir sa mise en œuvre afin que nous puissions véritablement faire la paix avec la nature."

Le Cadre mondiale pour la biodiversité comporte également 23 objectifs à atteindre d'ici à 2030, notamment :

  • La conservation et la gestion efficaces d'au moins 30 % des terres, des zones côtières et des océans de la planète. Actuellement, 17 % des terres et *8 % des zones marines sont sous protection
  • La restauration de 30 % écosystèmes terrestres et marins
  • Réduire à un niveau proche de zéro la perte de zones d'une grande importance pour la biodiversité et d'une grande intégrité écologique
  • Réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial
  • Supprimer progressivement ou réformer les subventions qui nuisent à la biodiversité à hauteur d'au moins 500 milliards de dollars par an, tout en renforçant les mesures d'incitation positives en faveur de la conservation et de l'utilisation durable de la biodiversité.
  • Mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an de sources publiques et privées pour le financement de la biodiversité.
  • portant les flux financiers internationaux des pays développés vers les pays en développement à au moins 30 milliards de dollars par an
  • Exiger des sociétés transnationales et des institutions financières qu'elles surveillent, évaluent et divulguent de manière transparente les risques et les impacts sur la biodiversité de leurs opérations, portefeuilles, chaînes d'approvisionnement et de valeur.

Le financement au cœur du débat

Le financement a occupé un rôle clé lors de la COP15, les discussions portant essentiellement sur le montant des fonds que les pays développés enverront aux pays en développement pour lutter contre la perte de biodiversité. Il a été demandé au Fonds pour l'environnement mondial de créer un fonds fiduciaire spécial, le Fonds pour le Cadre mondial pour la biodiversité, afin de soutenir la mise en œuvre de celui-ci et d'assurer un flux de fonds adéquat, prévisible et opportun.

Les pays ont également approuvé une série d'accords connexes pour la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité, notamment sur la planification, le suivi, l'établissement de rapports et l'examen, qui sont tous essentiels pour garantir les progrès accomplis, selon les termes du Cadre mondial pour la biodiversité, pour s'assurer qu'il n'y ait pas "une nouvelle accélération du taux mondial d'extinction des espèces, qui est déjà au moins des dizaines à des centaines de fois plus élevé que la moyenne des 10 derniers millions d'années".

Voir les liens suivants pour plus d'informations sur la biodiversité :

 

*Chiffre tiré de Protected Planet

 

À propos de la COP15

Des écosystèmes sains et riches en biodiversité permettent la vie sur Terre. Malgré la valeur de la nature, celle-ci se détériore dans le monde entier, et ce déclin devrait s'aggraver avec les scénarios de maintien du statu quo. Du 7 au 19 décembre, le monde entier se réunira à Montréal pour la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) afin de conclure un accord historique qui guidera les actions mondiales en faveur de la biodiversité jusqu'en 2030. Ce cadre devra définir un plan ambitieux qui mette en œuvre une action de grande envergure dans tous les secteurs pour s'attaquer aux principaux facteurs de perte de la nature et faire en sorte que, d'ici à 2050, la vision commune d'une vie en harmonie avec la nature soit réalisée.