07 Nov 2018 Récit Climate Action

Les douanes pakistanaises saisissent une cargaison illégale de gaz appauvrissant la couche d'ozone

Les douanes pakistanaises, formées par ONU Environnement, ont procédé à une saisie importante de gaz réfrigérant R-22 (également appelé HCFC-22), une substance responsable de l'appauvrissement de la couche d'ozone qui génère de puissants gaz à effet de serre.

C'est la saisie la plus importante de ce type au Pakistan : les autorités douanières ont confisqué 18 000 kilogrammes de frigorigène transportés de manière frauduleuse au port de Karachi à la mi-octobre. Un fonctionnaire chargé de l'évaluation des douanes, Rahmatullah Vistro, a été informé qu'une tentative serait faite pour importer illégalement d'énormes quantités de gaz et a remarqué le cactère frauduleux de la cargaison. M. Vistro est l'un des nombreux agents des douanes du monde entier à avoir reçu une formation de l'ONU Environnement pour identifier les substances qui appauvrissent la couche d'ozone transportées illégallement par le biais de fausses déclarations et mauvais étiquetages.

Des pays du monde entierprocèdent à l'élimination progressive des hydrochlorofluorocarbures comme le R-22 en vertu du Protocole de Montréal, le traité qui protège la couche d'ozone. Selon la dernière évaluation scientifique de l'appauvrissement de la couche d'ozone, les mesures prises dans le cadre du Protocole de Montréal entraînent une diminution constante et à long terme de l'abondance atmosphérique de substances appauvrissant la couche d'ozone réglementées et la reconstitution en cours de l'ozone stratosphérique à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis l'an 2000.

Encore largement utilisés dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, le R-22 a des conséquences néfastes sur la couche d’ozone et détient un potentiel de réchauffement planétaire plus de 1 800 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Les émissions de gaz à effet de serre générées par les gaz de cette cargaison auraient été équivalentes à la combustion de plus de 132 000 000 de kilogrammes de charbon.

La société responsable du transport, M/s Cool Corporation, avait initialement importé la cargaison depuis la  Chine via Dubaï. Alors que la société prétendait importer du gaz R-32 (également connu sous le nom de HFC-32), un frigorigène relativement inoffensif, l'agent des douanes Asim Awan a remarqué que le conteneur n'était pas habilité à transporter du gaz R-32. La cuve était estampillée de grandes vignettes indiquant que le contenu était du R-32 inflammable, ce qui n'est pas le cas du R-22.

"La vigilance de la douane a été cruciale pour effectuer cette saisie importante", a déclaré Shaofeng Hu, coordonnateur régional du Protocole de Montréal en Asie et dans le Pacifique. "L'envoi initial avait été identifié comme inflammable et les évaluateurs initiaux n'ont pas pu vérifier le matériel pour cette même raison."

Après l'avertissement prononcé par M. Awan, les agents ont examiné le conteneur et ont découvert que les relevés de température et de pression sur le réservoir ne correspondaient pas au réfrigérant R-32. Les autorités ont ensuite testé un échantillon, qui a confirmé la présence de R-22.

Le commerce illicite de substances qui appauvrissent la couche d'ozone représente près de 70 millions de dollars américains, selon des estimations de 2012. Malgré l’impact dévastateur qu’elles ont sur la planète, la demande reste forte dans certains endroits où les alternatives sont trop chères ou ne fonctionnent pas aussi bien à des températures extrêmement élevées. Au Pakistan comme dans tous les autres pays signataires du Protocole de Montréal, il existe des quotas pour le R-22, tandis que des alternatives telles que le R-32 peuvent être importées librement.

"La couche d'ozone est en voie de guérison grâce à l'efficacité du Protocole de Montréal, aux réglementations pour limiter les substances qui appauvrissent la couche d'ozone telles que le R-22 et à leur application stricte", déclare Dechen Tsering, directeur régional d'ONU Environnement pour l'Asie et le Pacifique. "Il est essentiel que nous restions vigilants. Tout le mérite revient aux douanes pakistanaises et à l’Unité nationale pour la protection de la couche d’ozone du ministère du Changement climatique qui a pris les mesures nécessaires pour empêcher cette cargaison destructrice d’atteindre sa destination."

Les douanes pakistanaises ont maintenant confisqué la cargaison et les autorités se préparent à prendre les mesures qui s'imposent.