Sheldon Cooper/ SOPA Images/Sipa USA via Reuters
20 Jan 2021 Récit Utilisation rationnelle des ressources

Proposer une alimentation durable

Sheldon Cooper/ SOPA Images/Sipa USA via Reuters

Juste après la décision de se remettre au sport, consommer plus de fruits et légumes figure en tête de la liste des résolutions de la nouvelle année pour beaucoup d'entre nous. Mais que se passerait-il si la résolution de cette année ne se limitait pas à la consommation de fruits et légumes, mais s'étendait à la réduction de la quantité de produits sains et nutritifs jetés à la poubelle ?

C'est un engagement sur lequel le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) mise pour contribuer à atteindre les objectifs du programme de développement durable.

Selon les estimations mondiales, environ un tiers des aliments produits pour la consommation humaine sont perdus ou gaspillés chaque année. Ces 1,3 milliard de tonnes de fruits, de légumes, de céréales et de racines sont perdus à cause des déversements ou de l'altération dans la chaîne de la récolte au marché, ou de l'altération et de la mise au rebut une fois que les produits ont atteint les détaillants et, finalement, les consommateurs.

Dans un monde où la malnutrition est un facteur contribuant à environ 45 % des décès d'enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement, et où la consommation d'aliments hautement transformés fait grimper les taux d'obésité, le respect de ces résolutions du Nouvel An n'est pas seulement personnel : il est essentiel pour l'humanité.

Ces résolutions sont également essentiels pour la survie de la planète. La production, la consommation et les déchets alimentaires, et leurs effets sur l'environnement, seront un sujet de discussion essentiel lors de l'Assemblée environnementale des Nations unies (UNEA-5) de cette année, qui aura lieu en ligne les 22 et 23 février 2021.

Le PNUE et ses partenaires élaborent actuellement l'analyse de données et la modélisation les plus complètes au monde sur les déchets alimentaires, qui sera lancée lors de l'Assemblée. Intitulé "Food Waste Index". Ce document sera publié lors de l'UNEA-5. Il propose de nouvelles estimations du gaspillage alimentaire au niveau des ménages, du commerce de détail et des services de restauration au niveau national, et fournit une méthodologie qui permet aux pays de mesurer et de suivre les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif de développement durable 12.3, qui vise à réduire de moitié le gaspillage alimentaire au niveau du commerce de détail et des consommateurs et à réduire les pertes de nourriture d'ici 2030.

Systèmes alimentaires pour l'avenir

L'agriculture et la pression exercée pour produire des produits de base moins chers et plus rapidement sont parmi les principaux moteurs de la perte de biodiversité. Une production alimentaire à forte intensité de ressources qui dépend fortement de l'utilisation d'intrants tels que les engrais, les pesticides et les systèmes complexes d'irrigation et d'énergie signifie moins d'espaces sauvages pour les autres créatures avec lesquelles nous partageons la nature, qu'il s'agisse d'oiseaux, de mammifères, d'insectes ou d'organismes microbiens. Pendant ce temps, les structures politiques et économiques font payer aux agriculteurs le prix de leurs terres.

"La pandémie de COVID-19 a souligné les obstacles et les blocages de notre système alimentaire mondial. Nous avons une occasion opportune de reconstruire en mieux et de repenser la façon dont nous cultivons, récoltons, vendons et mangeons les produits de la nature", affirme Clementine O'Connor, du Programme des systèmes alimentaires durables du PNUE.

La transformation de nos systèmes alimentaires contribuera non seulement à restaurer la biodiversité et l'habitat, mais elle peut également renforcer les débouchés commerciaux des petits exploitants agricoles, dont beaucoup sont des femmes sur la voie de l'autosuffisance économique grâce à la production durable de fruits et légumes.

Une année fructueuse ?

Au cours de L'Assemblée des Nations pour l'environnement de cette année (UNEA-5), la réunion virtuelle des représentants des États membres des Nations unies, du secteur privé, de la société civile, des scientifiques et d'autres dirigeants sera l'occasion de partager et d'adopter les meilleures pratiques pour transformer les systèmes alimentaires. L'élan vers la production et la consommation alimentaire durable généré par l'Assemblée se poursuivra en 2021, avec le tout premier sommet historique des Nations unies sur les systèmes alimentaires.

L'année 2021 a également été désignée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), comme l'Année internationale des fruits et légumes 2021, afin de mettre en évidence le rôle des fruits et légumes dans la nutrition humaine, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la santé.

 

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