17 Jan 2020 Récit Climate Action

Qui a augmenté la température ? Changements climatiques, vagues de chaleur et incendies

La fable de la grenouille peut se résumer ainsi : si l'on plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond ; alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température et finit ébouillantée. La crise du réchauffement climatique est bien présente, nous devons agir maintenant pour nous protéger.

Le 15 janvier 2020, l'Organisation météorologique mondiale a confirmé que 2019 était la deuxième année la plus chaude enregistrée après 2016, selon l'analyse consolidée des principaux jeux de données internationaux effectuée par l'organisation.

Les températures moyennes pour les dernières périodes de cinq ans (2015–2019) et de dix ans (2010–2019) ont été les plus élevées jamais observées. Depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente. Cette tendance devrait se poursuivre sous l’effet des niveaux records de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

La température mondiale annuelle de 2019, basée sur la moyenne des cinq jeux de données utilisés pour l'analyse consolidée, est supérieure de 1,1 °C à la moyenne de la période 1850–1900, qui est utilisée pour représenter les conditions préindustrielles. Quant à 2016, elle demeure l'année la plus chaude jamais enregistrée en raison de la conjonction d'un très fort épisode El Niño, lequel entraîne une hausse des températures, et du changement climatique à long terme.

"La température moyenne de la planète a augmenté d'environ 1,1 °C depuis l'époque préindustrielle et le contenu thermique des océans a battu un record", a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas. 

En 2019, l'Europe a connu son mois de juillet le plus chaud depuis que les records ont été battus, causant de nombreux décès, la fermeture de bureaux et des perturbations de vols aériens et de services vitaux. Des feux de forêt ont également sévi dans l'Arctique, l'air chargé de fumée tourbillonnant sur une zone de nature sauvage arctique plus vaste que jamais.

 

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Différence entre les températures moyennes de la planète 1850-1900 (degrés celsius). Source : Met Office, via Organisation météorologique mondiale, 2019

La chaleur ne s'est pas relâchée au fur et à mesure que les saisons changeaient dans les différents hémisphères, et l'année la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée en Australie a créé des conditions dangereusement inflammables, dans des zones plus vastes et plus tôt dans la saison des feux de forêt, avec des conséquences dévastatrices. La saison des feux de brousse 2019-2020 en Australie est déjà la pire jamais enregistrée, brûlant 18,3 millions d'hectares à la mi-janvier, causant des pertes de vies, de maisons, de moyens de subsistance et la mort d'un milliard d'animaux. Il reste encore dix semaines avant la fin de la saison des feux de brousse.

"La réalité est que nous vivons dans un monde où le réchauffement a atteint de 1,1°C", affirme Niklas Hagelberg, expert en changement climatique du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). "Ces températures, ces vagues de chaleur et ces sécheresses records ne sont pas des anomalies mais la tendance générale d'un climat en évolution. Nous pouvons nous attendre à une aggravation des impacts à mesure que les températures mondiales augmenteront".

Alors que les feux continuent de menacer les restes des communautés dévastées de l'Australie, et que le pays aux ressources abondantes et habitué aux feux de brousse saisonniers, continue de recevoir un soutien international pour faire face aux défis des semaines de la saison des feux de brousse restante, il semble que nous soyons terriblement mal préparés à faire face à notre réalité future.

Le rapport 2019 du PNUE sur l'Écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions indique que selon la trajectoire actuelle des émissions de dioxyde de carbone, si nous nous en tenons aux seuls engagements actuels de l'Accord de Paris en matière de climat, et s'ils sont pleinement mis en œuvre, le réchauffement atteindra 3,2 °C d'augmentation d'ici la fin du siècle (66 % de chances).

"Les gouvernements, les entreprises, l'industrie et le public des pays du G20, qui sont responsables de 78 % des émissions de gaz à effet de serre, doivent fixer des objectifs et des délais pour la décarbonisation", martèle M. Hagelberg. "Nous devons saisir le potentiel et les possibilités d'un monde alimenté par les énergies renouvelables, les technologies d'efficacité, les systèmes alimentaires intelligents et la mobilité et les bâtiments à zéro émission".

2020 est l'année où les gouvernements se réuniront pour faire le point et rehausser le niveau d'ambition de leurs engagements en matière d'action climatique. C'est l'année où les émissions mondiales doivent diminuer de 7,6 %, puis encore de 7,6 % chaque année suivante jusqu'en 2030, afin de pouvoir limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C.

Avant que les phénomènes météorologiques extrêmes ne poussent davantage de communautés et d'écosystèmes au-delà de leur capacité à y faire face. Nous devons, en tant que communauté mondiale en 2020 et avons les moyens et la possibilité d'empêcher notre planète de bouillir : la nécessité d'agir maintenant ne peut être ignorée.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter Niklas Hagelberg

As fires continue to smolder across the remains of Australia’s devasted communities, and threaten yet more new ones today, and as Australia, a well-resourced country used to seasonal bushfires, continues to receive international support to face the challenges of the weeks of the remaining bushfire season, it appears that we are woefully underprepared to face our future reality.

UNEP’s Emissions Gap Report 2019 reported that on the current path of carbon dioxide emissions, if we rely only on the current climate commitments of the Paris Agreement, and they are fully implemented, there is a 66 per cent chance that warming will rise to 3.2°C by the end of the century.

“Governments, companies, industry and the public in G20 countries, who are responsible for 78 per cent of greenhouse gas emissions, must set targets and timelines for decarbonization,” says Hagelberg. “We must embrace the potential and opportunities of a world powered by renewable energy, efficiency technologies, smart food systems and zero-emission mobility and buildings.”

2020 is the year that governments will meet to take stock of and increase the ambition of their commitments to climate action. It is the year that global emissions must drop by 7.6 per cent and by 7.6 per cent again every subsequent year until 2030 in order to limit global temperature rise to 1.5°C.

Before extreme weather events push more communities and ecosystems beyond their ability to cope, in 2020, as a global community we have the means and opportunity to prevent our planet from boiling but need to act now cannot be ignored.

For further information, please contact Niklas Hagelberg