15 Oct 2018 Récit Cities

Se préparer au changement : le secteur des transports sommé de réduire ses émissions

Un rapport inquiétant des Nations Unies exposant les risques auxquels nous sommes confrontés si le réchauffement de la planète dépasse 1,5 ° C a attiré l'attention sur les mesures environnementales radicales nécessaires pour éviter le pire. Le secteur des transports a été montré du doigt et des mesures urgentes devront être appliquées.

Le secteur des transports est le secteur qui contribue de plus en plus aux émissions climatiques : les particules provenant des voitures et autres véhicules, y compris le dioxyde d'azote et le carbone noir, causent diverses maladies, notamment les maladies respiratoires, les accidents vasculaires cérébraux, les crises cardiaques, la démence et le diabète.

Les gouvernements et les autorités municipales du monde entier mettent en place des transports en commun plus propres et s’engagent à interdire les véhicules les plus polluants afin de réduire les effets néfastes d’un secteur en pleine croissance. 

Les innovations, la législation et la sensibilisation du public sont essentielles pour que les transports durables deviennent une réalité avant qu'il ne soit trop tard. Le message commence à être entendu.

Au mois de septembre dernier, une société de transport britannique, Go-Ahead Group, a lancé un bus équipé d'un filtre spécialement conçu pour éliminer les particules ultra fines et les piéger durant le trajet. Le filtre permet à l’autobus de rejeter de l’air pur de sorte que l’air rejeté soit plus pur que l’air absorbé.

La pollution de l'air est responsable d'environ 40 000 décès prématurés au Royaume-Uni chaque année. Le gouvernement britannique a perdu trois procès sur la qualité de l'air depuis 2015 et prévoit d'interdire les voitures et camionnettes neuves à essence et au diesel à partir de 2040 dans le cadre d'une stratégie d'assainissement de l'air d'un coût de 3 milliards de livres (US $ 3,9 milliards). Les militants affirment que ces mesures devrait être mise en oeuvre avant cette date afin de s'attaquer à ce que les ministres ont défini d'une "urgence de santé publique".

La France s'est également engagée à mettre fin à la vente de véhicules à essence et diesel d'ici 2040. Le Danemark a proposé d'interdire totalement les voitures neuves à essence et au diesel d'ici 2030 et les véhicules hybrides à partir de 2035. Les maires de Paris, Madrid, Mexico et Athènes ont déclaré prévoir l'interdiction des véhicules diesel les plus polluants des centres-villes d’ici 2025.

ONU Environnement a fait de la pollution atmosphérique une priorité, exhortant les gouvernements et les autorités locales à se joindre à la campagne Respire La Vie menée en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé et la Coalition pour le climat et la qualité de l'air. La campagne, qui soutient les initiatives pour l'assainissement de l'air et encourage l'utilisation d'énergie propre, touche plus de 97 millions de personnes dans le monde.

En plus d'encourager les autorités à prendre des mesures, la campagne sensibilise les citoyens sur les habitudes à prendre pour faire partie de la solution : réduire par exemple sa consommation de viande et de produits laitiers, composter ses déchets de cuisine et de jardin, utiliser les transports en commun ou adopter un véhicule hybride ou électrique.

On compte désormais plus d'un million de voitures électriques en Europe, les ventes sont en hausse de plus de 40% au premier semestre de cette année. La Norvège, qui possède un ensemble complet de mesures fiscales et non fiscales visant à soutenir la vente de véhicules électriques, en compte le plus grand nombre, suivie de l'Allemagne.

Le Parlement européen a approuvé un projet de loi visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone des voitures neuves de 20% d'ici 2025 et de 40% d'ici 2030. Les ministres ont également fixé comme objectif que 30% de toutes les ventes de voitures et de fourgonnettes neuves soient électriques à l'horizon 2030.

Le rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU indique que la transition vers l'électrique est une mesure puissante pour « décarboniser » les voitures, les véhicules à deux et trois roues et le secteur ferroviaire.

« Dans le transport routier de marchandises (poids-lourds), des améliorations systémiques (dans les chaînes d'approvisionnement, la logistique et les itinéraires) seraient des mesures efficaces pour améliorer l'efficacité des véhicules. Les secteurs du transport maritime et de l'aviation sont plus difficiles à "décarboniser", l'augmentation de la demande sera en effet supérieure à celle d'autres modes de transport. Ces deux secteurs devront adopter des améliorations très ambitieuses en termes d'efficacité énergétique et d'utilisation de carburants à faible émission de carbone », a souligné le rapport.

Le programme pour la mobilité électrique d’ONU Environnement, en collaboration avec les pays, en particulier les économies émergentes, vise à soutenir le passage des véhicules à combustibles fossiles aux véhicules électriques en permettant l'échange des meilleures pratiques et en soutenant l’élaboration de stratégies et de feuilles de route aux niveaux national et régional.

L'électrification des transports en commun est à la hausse, la Chine devançant les autres avec le recours aux bus électriques. L’année dernière, Shenzhen, une ville du sud-est du sud-est, a annoncé que ses 16 000 autobus étaient passés à l’électricité, ce qui en fait le premier parc autobus 100% électrifiés au monde.

En Allemagne, Siemens a travaillé avec des opérateurs de bus pour fournir des stations de recharge pour des modèles de différents fabricants, une étape essentielle pour assurer l’interopérabilité.

À Adélaïde, en Australie, les autorités municipales ont mis sur le marché le premier bus électrique au monde à énergie solaire en 2013, tandis que Londres envisage d’ajouter 68 nouveaux autobus à impériale à zéro émission à son parc l’année prochaine, portant à 240 le nombre total d’autobus électriques de la ville. D'ici 2037, tous les bus de Londres seront à zéro émission, selon les autorités.

Ce type de solutions novatrices pour résoudre les problèmes liés à l'environnement sera au cœur de la quatrième Assemblée des Nations Unies pour l'environnement qui se tiendra en mars de l'année prochaine. Ses thèmes seront : des solutions innovantes pour les défis environnementaux et la consommation et la production durables.

La vérité est que nous consommons et produisons trop et que notre planète ne peut pas supporter cette pression accrue : ce message était clairement mis en avant dans le rapport du GIEC. L’Assemblée des Nations Unies pour l'environnement aura pour slogan : « Pensons à la planète, vivons simplement » : penser au-delà des schémas en vigueur et vivre dans selon des limites durables, afin de relever les défis environnementaux et assurer un avenir prospère.


En amont de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement qui aura lieu en mars prochain, ONU Environnement exhorte les citoyens à penser à la planète et à vivre simplement. Rejoignez le débat sur les médias sociaux en utilisant le mot-dièse #SolutionsInnovantes pour partager vos témoignages et en apprendre sur ce que font les autres pour assurer un avenir durable à notre planète.