08 Apr 2020 Récit Nature Action

Six faits qui soulignent le lien entre nature et coronavirus

Saviez-vous qu'environ 60 % de toutes les maladies infectieuses chez l'homme sont des zoonoses, c'est-à-dire qu'elles nous parviennent par l'intermédiaire des animaux ? De plus, 75 % de toutes les maladies infectieuses émergentes sont également des zoonoses.

Parmi les zoonoses apparues ou réapparues récemment on peut compter le virus Ebola, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le virus Nipah, la fièvre de la vallée du Rift, le syndrome respiratoire aigu soudain (SRAS), le virus du Nil occidental, la maladie virale de Zika et, maintenant, le coronavirus. Ils sont tous liés à l'activité humaine.

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest a été le résultat de pertes forestières qui ont entraîné des contacts plus étroits entre la faune sauvage et les établissements humains ; l'émergence de la grippe aviaire a été liée à l'élevage intensif de volaille ; et le virus Nipah a été lié à l'intensification de l'élevage de porcs et de la production de fruits en Malaisie.
 

Zoonoses infographic

Les scientifiques et les spécialistes du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ont rassemblé les dernières données scientifiques sur le coronavirus, ce que nous savons sur le virus et ce que nous ignorons.

Bien que l'origine de l'épidémie et sa voie de transmission restent encore à approfondir, voici six points importants à connaître :

  1. L'interaction de l'homme ou du bétail avec la faune sauvage les expose au risque de propagation d'agents pathogènes potentiels. Pour de nombreuses zoonoses, le bétail sert de pont épidémiologique entre les infections de la faune et de l'homme.
  2. Les facteurs de l'émergence des zoonoses sont les changements dans l'environnement, généralement le résultat d'activités humaines, allant du changement d'utilisation des terres au changement climatique ; les changements dans les animaux ou les hôtes humains ; et les changements dans les agents pathogènes, qui évoluent toujours pour exploiter de nouveaux hôtes. 
  3. Par exemple, les virus associés aux chauves-souris sont apparus en raison de la perte de l'habitat des chauves-souris due à la déforestation et à l'expansion agricole. Les chauves-souris jouent un rôle important dans les écosystèmes en étant des pollinisateurs nocturnes et en se nourrissant d'insectes.
  4. L'intégrité des écosystèmes soutient la santé et le développement de l'être humain. Les changements environnementaux induits par celui-ci modifient la structure des populations d'animaux sauvages et réduisent la biodiversité, entraînant de nouvelles conditions environnementales qui favorisent des hôtes, des vecteurs et/ou des agents pathogènes particuliers.
  5. L'intégrité des écosystèmes peut contribuer à réguler les maladies en favorisant la diversité des espèces, de sorte qu'il est plus difficile pour un pathogène de se répandre, de s'amplifier ou de devenir dominant.
  6. Il est impossible de prévoir d'où viendra la prochaine épidémie ou quand elle se produira. De plus en plus de preuves suggèrent que les épidémies ou les maladies épidémiques pourraient devenir plus fréquentes à mesure que le climat continue de changer.

Zoonoses diseases

"Il n'y a jamais eu auparavant autant de possibilités de transmission d'agents pathogènes des animaux sauvages et domestiques à l'homme, déclare Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE (article en anglais). "L'érosion continue des espaces sauvages menée par l'être humain nous a rapprochés de manière inconfortable des animaux et des plantes qui abritent des maladies pouvant atteindre les humains".

Le personnel du PNUE poursuit son travail dans ces domaines importants. Les notes partagées par la division scientifique sont disponibles en ligne et comprennent des informations supplémentaires, y compris une liste de questions auxquelles nous n'avons pas encore de réponse (en anglais).

 

Zoonoses COVID-19 infographic

La nature est en crise en raison de la perte de biodiversité et d'habitat, le réchauffement climatique et la pollution toxique. Ne pas agir, c'est faillir à l'humanité. Pour faire face à la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19) et se protéger contre les futures menaces mondiales, une gestion saine des déchets médicaux et chimiques dangereux, une intendance solide et mondiale de la nature et de la biodiversité et un engagement clair à "reconstruire en mieux", à créer des emplois verts et à faciliter la transition vers des économies neutres en carbone sont nécessaires. L'humanité dépend des mesures prises dès maintenant pour assurer un avenir résistant et durable.

Pour plus d'informations, veuillez contacter : Maarten Kappelle à l'adresse maarten.kappelle@un.org

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