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20 Feb 2023 Energie

Le PNUE affirme que la fuite de gaz du Nord Stream pourrait être l'événement le plus important en termes d'émissions de méthane, mais cela…

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Paris, le 20 février 2023 - Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a réalisé une analyse sur l'ampleur des fuites de méthane suite à l'incident intervenu sur les gazoducs Nord Stream, en mer Baltique, en septembre dernier.

L'analyse, produite par l'Observatoire international des émissions de méthane (IMEO) du PNUE, une initiative qui encourage l'action sur le méthane, estime que la fourchette plausible des émissions totales de méthane fuyant au cours de l'incident est de 75 à 230 kt.

Dans ce document, le PNUE a synthétisé les estimations de la fuite du Nord Stream produites par plusieurs organismes de recherche. Il les a ensuite intégrées aux seules mesures in situ réalisées par le Centre aérospatial allemand (DLR), à la demande de l'IMEO.

Cette analyse contribue à combler le manque de connaissances sur l'importance des émissions de méthane et sur les lieux où elles sont émises sur la planète. Elle réduit également l'incertitude liée à cette fuite de méthane.

"Cette analyse montre qu'il est important de considérer des méthodes d'observation et d'estimation complémentaires pour caractériser les émissions de méthane. C'était essentiel pour évaluer la quantité de méthane émise lors de la fuite du Nord Stream", a déclaré le Dr Andrea Hinwood, scientifique en chef au PNUE. "Le travail de l'IMEO montre que l'utilisation de différents outils d'observation et d'estimation est essentielle pour permettre l'évaluation de l'ampleur des émissions, une première étape vers la  des actions visant à réduire les émissions de méthane."

Pour évaluer la fuite du Nord Stream, les scientifiques de l'IMEO ont utilisé diverses sources de données, telles que des mesures sur tour (par exemple, des données recueillies et post-traitées après application de diverses méthodes d'intégration des données atmosphériques), des estimations par satellite, des mesures aériennes et des calculs d'ingénierie.

Il est également important de mettre la fuite du Nord Stream en perspective. Selon l'analyse du PNUE, la quantité de méthane qui s'échappe représente moins de 0,1 % du total des émissions annuelles de méthane d'origine humaine.

Elle équivaut également aux émissions de méthane que l'industrie pétrolière et gazière rejette en une seule journée, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Bien qu'énorme pour un événement unique, l'incident du Nord Stream est une goutte d'eau dans l'océan par rapport à la quantité de méthane libérée au niveau mondial", déclare Manfredi Caltagirone, chef de l'IMEO. "Cela nous rappelle qu'il n'a jamais été aussi urgent de réduire le méthane maintenant, si nous voulons lutter contre le changement climatique à court terme."

Le PNUE continuera à enquêter sur les grands événements liés aux émissions de méthane en utilisant les meilleures données scientifiques disponibles, telles que les satellites. Lors de la COP 27, il a lancé son système d'alerte et de réponse au méthane (MARS), un système mondial de détection de fuite du méthane par satellite de haute technologie qui identifie les événements d'émission importants. Ce système novateur, géré par l'IMEO en collaboration avec l'AIE et la Coalition pour le climat et l'air pur, avertit ensuite les parties prenantes concernées pour leur permettre de réagir.

Le méthane joue un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Les émissions de ce puissant gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi élevées depuis les années 1980. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat préconise de réduire les émissions de méthane d'au moins 30 % d'ici à 2030 afin de maintenir la limite de température de 1,5 °C à portée de main.

Afin de catalyser les actions visant à réduire les émissions de ce gaz puissant, l'IMEO du PNUE met en place une base de données publique mondiale sur les émissions de méthane, avec un niveau de précision et de granularité sans précédent.

Le méthane étant un élément clé de la lutte contre le changement climatique, cette fuite souligne l'urgence de réduire les émissions de ce puissant gaz à effet de serre, qui contribue pour au moins un quart au réchauffement climatique actuel.

 

Notes aux rédacteurs

À propos du Programme des Nations Unies pour l'environnement

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement est la principale autorité mondiale en matière d'environnement. L'organisation fait preuve de leadership et encourage les partenariats pour assurer la protection de l'environnement en étant source d'inspiration, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.

À propos du PNUE et du méthane

Le PNUE est à l'avant-garde de la réduction des émissions de méthane, conformément à l'objectif de l'Accord de Paris de maintenir l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C. Le travail du PNUE s'articule autour de deux piliers : les données et les politiques. Le PNUE aide les entreprises et les gouvernements du monde entier à utiliser sa base de données mondiale unique sur les émissions de méthane vérifiées de manière empirique afin de cibler des mesures d'atténuation stratégiques et de soutenir des options politiques fondées sur des données scientifiques grâce à l'Observatoire international des émissions de méthane (IMEO). Le PNUE encourage également les engagements de haut niveau par des actions de sensibilisation et aide les pays à mettre en œuvre des mesures de réduction des émissions de méthane par l'intermédiaire de la Coalition pour le climat et l'air pur (CCAC). Ces deux initiatives sont les principaux acteurs de la mise en œuvre du Global Methane Pledge

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Sophie Loran, chargée de communication, Programme des Nations Unies pour l'environnement, sophie.loran@un.org

Kamilia Lahrichi, Responsable de la communication, Observatoire international des émissions de méthane, Programme des Nations Unies pour l'environnement, kamilia.lahrichi@un.org