Foire aux questions : la CMAE

Qu'est-ce que la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement ?

La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) fixe le programme environnemental en Afrique. Créée en 1985, la Conférence réunit les gouvernements, les institutions et les partenaires au développement africains pour élaborer des politiques visant à s'attaquer aux problèmes environnementaux les plus urgents du continent.

La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement tient ses sessions ordinaires une fois tous les deux ans et ses sessions extraordinaires entre les sessions ordinaires si nécessaire. Le Bureau africain du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) assure le secrétariat de la Conférence.

Adhésion

L'ensemble des 54 pays africains sont tous membres de la Conférence.

Quel est le rôle du Bureau de la Conférence ?

Le Bureau de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement est chargé de la mise en œuvre des décisions prises par la Conférence et du maintien des relations entre la Conférence et ses États membres et observateurs entre les sessions. Le Bureau se réunit une fois par an et à tout autre moment où les circonstances le justifient. Les membres du Bureau sont élus par la Conférence à chaque session ordinaire.

En quoi la Conférence est-elle importante ?

Comme de nombreuses autres régions du monde, l'Afrique est confrontée à toute une série de défis environnementaux. Les terres se dégradent à un rythme alarmant, ce qui rend plus difficile pour le continent de se nourrir. La perte de biodiversité détruit les richesses naturelles du continent, ruinant les écosystèmes qui sous-tendent tous les aspects de la vie sur le continent. Le réchauffement de la planète cause déjà des souffrances humaines sur le continent, les changements climatiques frappant le plus durement les plus vulnérables. Une planète plus chaude ne fera que rendre plus difficile l'élimination de la faim et de la pauvreté ou la réalisation des autres objectifs énoncés dans l'Agenda 2030 pour le développement durable et l'Agenda 2063 de l'Union africaine. Il est d'autant plus urgent de s'attaquer à ces problèmes que la population de l'Afrique subsaharienne devrait doubler d'ici 2050, ce qui exercera une pression supplémentaire sur la région.

Bon nombre des défis socio-économiques de l'Afrique peuvent être relevés en s'attaquant à ses problèmes environnementaux. Les écosystèmes chevauchent les frontières nationales, les rivières traversent les frontières et les dommages causés à la richesse naturelle d'un pays se répercutent sur tout le continent. C'est pourquoi la capacité de la Conférence à renforcer la coopération régionale et à élaborer des politiques environnementales communes est si importante dans la lutte pour stimuler la prospérité et améliorer le bien-être dans la région.

Grâce à des décennies de travail acharné pour identifier les problèmes, développer des solutions et élaborer de meilleures politiques, le continent dispose maintenant d'un excellent plan d'action pour l'environnement. La voie d'une croissance économique durable et d'une Afrique plus prospère est bien éclairée.

Quels sont les résultats attendus cette année ?

On espère que la 17e session de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, qui se tiendra à Durban (Afrique du Sud) du 11 au 15 novembre 2019, inspirera et mobilisera des actions qui permettront de mieux rendre compte des progrès accomplis à ce jour et des lacunes qui persistent. Un système de suivi solide permettrait de déceler les lacunes et de veiller à ce que les décisions prises lors de la Conférence soient correctement appliquées. Bien qu'il existe des poches de succès à travers le continent, il est urgent de rendre compte des progrès réalisés.

Les États Membres sont également instamment priés de communiquer officiellement leur plan de règlement des arriérés et de maintenir leurs contributions au Fonds général d'affectation spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, qui est l'un des mécanismes disponibles pour lancer le financement de la mise en œuvre des décisions de l'organe.

On espère également que les ministres appuieront un appel en faveur de la création d'un groupe de travail intersectoriel dans chaque pays pour veiller à ce que les politiques environnementales soient harmonisées entre les ministères gouvernementaux.

Quel est le lien entre la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement et l'Assemblée des Nations Unies sur l'environnement ?

L'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement est l'organe décisionnel le plus élevé du monde en matière d'environnement. La Conférence et son Bureau collaborent avec le PNUE pour faire en sorte que le Groupe africain de négociateurs présente un front uni et efficace à l'Assemblée. Les décisions prises par la Conférence constituent les positions de négociation communes de l'Afrique à l'Assemblée des Nations Unies sur l'environnement.

La dernière Assemblée s'est tenue en mars 2019. L'Afrique a parrainé plusieurs résolutions qui ont été adoptées par l'Assemblée : relever les défis environnementaux grâce à des pratiques commerciales durables ; innover dans le domaine des parcours et du pastoralisme durables ; innover en matière de biodiversité et de dégradation des sols ; et établir un lien entre pauvreté et environnement.