15 Dec 2020 News

L’interface science-politique en action : les législateurs méditerranéens examinent les rapports sur le climat, l’environnement et le développement

Le 14 décembre 2020, 48 heures à peine après le Sommet sur l’ambition climatique, l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) a organisé une rencontre en ligne avec ses membres et avec des législateurs de toute la région. Intitulée « Soutenir l’interface science-politique pour une renaissance verte en Méditerranée », la réunion a fourni aux parlementaires participants un aperçu des changements climatiques et environnementaux et de leurs interactions avec le développement dans le bassin méditerranéen.

Le PNUE/PAM–secrétariat de la Convention de Barcelone a soutenu le webinaire dans le cadre des efforts visant à renforcer l’interface science-politique conformément à la Stratégie méditerranéenne pour le développement durable 2016–2025 [English].

L’Ambassadeur Sergio Piazzi, Secrétaire général de l’APM, s’est félicité de la coopération avec le PNUE/PAM–secrétariat de la Convention de Barcelone sur le plan du renforcement de l’interface science-politique que M. Alain Perea, Vice‑Président de l’APM et Rapporteur sur l’environnement, a qualifiée d’« essentielle pour dévier les trajectoires actuelles » de la dégradation de l’environnement en Méditerranée.

Les conclusions de deux rapports d’évaluation récemment publiés et élaborés dans le cadre de la Convention de Barcelone – « État de l’environnement et du développement en Méditerranée (RED [English]) » et le « premier rapport d’évaluation sur la Méditerranée (MAR 1) », ont été présentées et discutées avec l’auditoire respectivement par MM. François Guerquin (Directeur, Plan Bleu) et Joël Guiot (Coordonnateur, MedECC [English]).

M. Daniele Violetti (Directeur des moyens de mise en œuvre, CCNUCC) a présenté les résultats du Sommet sur l’ambition climatique. L’ONU, le Royaume-Uni et la France ont coorganisé le sommet, en partenariat avec le Chili et l’Italie, qui assure actuellement la présidence de la Convention de Barcelone.

Cinq ans après l’adoption de l’Accord de Paris et moins d’un an avant la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), le Sommet a vu un engagement renouvelé en faveur de la réduction des émissions, de nombreux pays ayant présenté des contributions déterminées au niveau national (CDN) renforcées.

Les CDN prévues au titre de la CCNUCC constituent, de même que les plans de relance et autres plans d’investissement lancés par les pays méditerranéens dans le cadre du relèvement après la pandémie de COVID-19, une occasion d’investir dans un avenir plus durable et plus résilient. Pour que ces investissements donnent les résultats escomptés, ils doivent s’appuyer sur une base factuelle solide, que seule une interface science-politique robuste peut fournir.

« Pour parvenir à une renaissance verte, il faut d’abord mettre en place un réseau solide de décideurs et de scientifiques travaillant ensemble pour identifier des mesures qui soient à la fois efficaces et réalisables. L’Assemblée parlementaire de la Méditerranée s’engage à développer ces synergies, en fournissant des plateformes pour un engagement mutuel entre parlementaires et partenaires stratégiques, y compris les organisations qui ont fourni un appui à cet événement », a déclaré M. Pedro Roque, Vice-Président de l’APM et Président de la deuxième commission permanente sur la coopération économique, sociale et environnementale.

Les participants à la réunion ont convenu que la mise en œuvre d’une politique favorisant la durabilité et fondée sur des données scientifiques pour se relever de la pandémie de COVID-19 peut entraîner une renaissance verte en Méditerranée.

« Malgré la morosité actuelle, nous avons une chance de voir une nouvelle doctrine politique qui protège les écosystèmes tout en tenant la promesse que le Programme 2030 pour le développement durable apporte aux peuples de la Méditerranée et du reste du monde » a déclaré M. Gaetano Leone, coordonnateur du PNUE/PAM.

« Ici, en Méditerranée, la science a parlé. Une transformation audacieuse est nécessaire pour réorganiser notre relation avec les ressources naturelles de notre bassin », a ajouté M. Leone.

Au début du mois, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a prévenu, dans un discours historique sur l’état de la planète, que « faire la paix avec la nature est la tâche déterminante du XXIe siècle ».

Le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié par le PNUE la semaine dernière, révèle que, malgré une baisse des émissions de CO2 causée par la pandémie de COVID-19, le monde se dirige toujours vers une augmentation de température de plus de 3°C au cours de ce siècle.

Mais le même rapport indique qu’une reprise à faible intensité de carbone après la pandémie pourrait réduire de 25 % les émissions que nous prévoyons en 2030.

« Soyons réalistes : un plus grand respect et une meilleure application de la Convention de Barcelone et de ses Protocoles sont notre meilleure chance de sortir la mer Méditerranée et sa région côtière de leur situation difficile », a déclaré M. Leone, notant que les organisations régionales et les forums politiques pourraient faciliter une plus grande intégration des instruments juridiques et des outils de mise en œuvre qu’offre le système du PNUE/PAM–Convention de Barcelone, en évitant par la même occasion les doubles emplois inefficaces et les chevauchements institutionnels inutiles.

« Je pense que cet événement et notre coopération plus large avec l’APM illustrent l’esprit de complémentarité et de coopération dont nous avons besoin dans cette région. Cela car dans le bassin méditerranéen, nous sommes tous dans le même bateau », a conclu M. Leone.

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