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19 Jan 2022 Chemicals & pollution action

Le Maroc renouvelle ses efforts visant à améliorer la gestion des pesticides

Avec ses marchés aux épices en plein air, ses paysages impressionnants — du désert du Sahara aux montagnes de l’Atlas — et son architecture ancienne éblouissante, le Maroc possède un charme unique. Toutefois, comme la plupart des pays en développement, le pays doit faire face aux problèmes découlant d’une modernisation rapide, notamment les menaces pour la santé publique causées par l’utilisation accrue de pesticides utilisés en santé et hygiène publiques.

En réponse à ce problème, le Gouvernement marocain s’est lancé dans un projet multiforme d’une durée de trois ans avec le Programme de gestion des produits chimiques et des déchets du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) afin de renforcer sa capacité institutionnelle de gérer les pesticides utilisés en hygiène et santé publiques. Le projet permettra au Maroc de mieux protéger la santé des 36 millions d’habitants du pays et de remplir ses obligations en tant que Partie aux conventions de Bâle, de Rotterdam, de Stockholm et de Minamata, des instruments de protection des Nations Unies qui traitent les aspects essentiels de la gestion des produits chimiques et des déchets.

Renforcement de la formation et de l’assistance technique

Les pesticides utilisés en hygiène et santé publiques, tels que les insecticides, les rodenticides et les désinfectants, sont utilisés pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle et les nuisances, mais ils présentent un risque important pour la santé humaine et environnementale. Le renforcement des réglementations concernant ces produits chimiques, une meilleure connaissance de leurs risques et une gestion améliorée auront des répercussions positives importantes sur la santé publique.

Le Comité technique d’évaluation des pesticides du Maroc, qui joue un rôle clé dans la réglementation des pesticides, n’a pas reçu la formation et le soutien technique nécessaires pour assumer ses responsabilités. Ainsi, l’absence de connaissances actualisées sur les meilleures pratiques en matière de gestion des pesticides a ouvert la voie à l’importation et à l’utilisation généralisée de pesticides dangereux dans le pays.

Par ailleurs, bien que le Maroc ait mis en place un système de signalement des intoxications aux pesticides, les informations demeurent insuffisantes pour établir les types de pesticide à l’origine de ces intoxications, y compris ceux qui pourraient être considérés comme très dangereux. Pour cette raison, alors qu’environ 1 285 personnes sont victimes d’empoisonnement aux pesticides chaque année, il n’existe pas suffisamment de données pour établir un lien avec les pesticides utilisés en hygiène et santé publiques.

Ce problème est aggravé par l’insuffisance des contrôles aux frontières du Maroc permettant de recenser et d’enregistrer les pesticides utilisés en hygiène et santé publiques importés dans le pays. Tout aussi problématiques, les pesticides utilisés en hygiène et santé publiques s’accumulent année après année dans les services de santé et les bureaux d’hygiène municipaux, et l’élimination de leurs emballages vides n’est pas gérée correctement.

Partenariat avec le PNUE

Le premier objectif du projet est de renforcer la capacité du Comité technique d’évaluation des pesticides de respecter les conventions internationales afin de

mieux protéger la santé publique. Dans le cadre de ces efforts, les membres du Comité auront l’occasion d’effectuer des visites techniques avec des pairs internationaux reconnus pour leur gestion efficace des pesticides.

Grâce à cette formation, les membres du Comité pourront mettre à jour la procédure marocaine consistant à autoriser l’importation, la fabrication et la commercialisation par des entreprises privées de formules de pesticides utilisés en hygiène et santé publiques. Ces procédures actualisées seront essentielles pour empêcher que des pesticides potentiellement dangereux ne parviennent au public.

Une autre pierre angulaire du projet consiste à améliorer les réglementations auxquelles les entreprises du secteur privé doivent se conformer. Étant donné que ces entreprises vendent ou utilisent des pesticides d’hygiène et de santé publiques, elles sont également responsables de la protection de la santé publique.

Par exemple, le matériel d’épandage de pesticides n’est actuellement soumis à aucun contrôle ni vérification. Pour remédier à cette situation et à d’autres lacunes en matière de gestion des pesticides, un groupe de travail créé par le Gouvernement va élaborer une norme nationale relative au matériel d’épandage des pesticides, rédiger des procédures d’approbation pour les entreprises concernées et établir des directives pour le stockage, l’étiquetage et l’emballage des pesticides utilisés en hygiène et santé publiques.

Une gestion améliorée

Sur cette lancée, le Gouvernement marocain, par l’intermédiaire du Ministère de la santé, va mener une enquête nationale pour déterminer les types de pesticides hautement dangereux à usage agricole et public qui circulent dans le pays. Cette étape est essentielle pour établir l’incidence des effets néfastes sur la santé humaine liés aux pesticides, y compris l’empoisonnement. Une fois la liste validée, les produits jugés hautement dangereux seront interdits par le Gouvernement.

Armé d’une liste de pesticides hautement dangereux, le Maroc sera alors en mesure d’atteindre un autre objectif central du projet : élaborer et mettre en œuvre des procédures de contrôle de l’importation de pesticides utilisés en hygiène et santé publiques. Le renforcement de ses procédures d’importation aidera le Gouvernement à éviter d’accepter par inadvertance des pesticides interdits qui pourraient avoir été expédiés par des pays développés en vue d’être éliminés ou vendus à des entreprises privées.

Le renforcement de la capacité du personnel du Ministère de la santé de sensibiliser les secteurs public et privé à la gestion rationnelle des pesticides est un objectif tout aussi important du projet. Dans le cadre de cet objectif, un guide détaillé sera rédigé afin d’aider le personnel à mener des campagnes de sensibilisation réussies. Cette ressource sera complétée par un guide de gestion axé sur la collecte et la

récupération en toute sécurité des stocks obsolètes de pesticides utilisés en hygiène et santé publiques.

Grâce à ces initiatives, le Gouvernement marocain renforcera considérablement sa capacité de gérer les pesticides et d’autres produits chimiques potentiellement dangereux dans le but d’améliorer la santé publique.
 

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Secrétariat du Programme spécial à l’adresse suivante : unepchemicalsspecialprogramme@un.org.