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22 Sep 2021 Récit Climate Action

Un nouvel engagement mondial en faveur du méthane vise à lutter contre le changement climatique

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Un nouvel accord commun de l'Union européenne et des États-Unis ayant pour objectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % d'ici à 2030 pourrait constituer une étape cruciale dans la lutte contre le changement climatique et rapprocher le monde des objectifs de l'accord de Paris visant à maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2 °C.

L'annonce de vendredi marque le début de ce que l'on espère être un "engagement mondial en faveur du méthane" et précède le lancement officiel de l'accord lors de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), qui se tiendra à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, dix fois plus nuisible que le dioxyde de carbone pour le réchauffement de l'atmosphère. Il s'agit d'un polluant climatique à courte durée de vie, dont la durée de vie dans l'atmosphère est d'environ une décennie. Les recherches du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent que le méthane est responsable d'au moins un quart du réchauffement climatique actuel et que la réduction du méthane d'origine humaine, qui représente plus de la moitié de toutes les émissions de méthane, est l'un des moyens les plus efficaces de lutter contre le changement climatique.

La récente évaluation mondiale du méthane publiée par la Coalition pour le climat et la qualité de l'air (CCAC) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a révélé qu'une réduction de 45 % du méthane d'origine humaine au cours de cette décennie permettrait de maintenir le réchauffement en dessous du seuil convenu par les dirigeants mondiaux. À elle seule, cette mesure permettrait d'éviter un réchauffement planétaire de près de 0,3 °C d'ici les années 2040. Chaque année, cela permettrait d'éviter 255 000 décès prématurés, 775 000 visites à l'hôpital liées à l'asthme, 73 milliards d'heures de travail perdues en raison de la chaleur extrême et 26 millions de tonnes de pertes de récoltes dans le monde.

 

A worker measures methane
Un ouvrier mesure le méthane en Roumanie. Photo : Environmental Defense Fund

Le méthane issu de l'activité humaine se répartit en trois grands secteurs : l'agriculture (40 %), les combustibles fossiles (35 %) et les déchets (20 %). L'élevage est une cause essentielle de méthane dans le secteur de l'agriculture. Dans le secteur des combustibles fossiles, l'extraction, le traitement et la distribution du pétrole et du gaz représentent 23 % des émissions, et l'extraction du charbon 12 %. Avec les technologies existantes, il est possible de réduire de 75 % le méthane émis par le secteur pétrolier et gazier, dont 50 % sans coût net.

"La réduction des émissions de méthane est le meilleur moyen de ralentir le changement climatique au cours des 25 prochaines années", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.

"L'engagement mondial pour le méthane a un grand potentiel pour accroître l'ambition et améliorer la coopération des pays. Le PNUE soutiendra les efforts visant à transformer les engagements en réductions réelles des émissions par le biais de l'Observatoire international des émissions de méthane (IMEO) et de la Coalition pour le climat et la qualité de l'air." 

Le PNUE s'efforce de plus en plus de mettre en évidence et de combattre les émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier, notamment par le biais de l'IMEO, une initiative axée sur les données et l'action pour lutter contre le méthane. Pour ce faire, elle collecte, intègre et rapproche des données provenant de toutes les sources afin de fournir de la transparence, des données scientifiques, des rapports et des recommandations sur la manière dont les gouvernements peuvent utiliser ces données pour élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à réduire les émissions de méthane provenant des combustibles fossiles.

La réduction des émissions de méthane est le meilleur moyen de ralentir le changement climatique ces 25 prochaines années.

Inger Andersen, Executive Director, UNEP

Les travaux du PNUE en matière de réduction des émissions de méthane s'inscrivent dans le cadre de ses efforts plus larges pour faire face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité.

Pour contribuer à la réalisation de ces objectifs, le PNUE a élaboré une solution impliquant six secteurs (e, anglais) pour réduire les émissions. Cette solution fournit une feuille de route pour réduire les émissions dans tous les secteurs afin d'atteindre la réduction annuelle de 29 à 32 gigatonnes nécessaire pour limiter l'augmentation de la température. Les six secteurs identifiés sont l'agriculture et l'alimentation, les forêts et l'utilisation des terres, les bâtiments et les villes, les transports, l'énergie et les villes.

À propos de la Coalition pour le climat et la qualité de l'air

La Coalition pour le climat et l'air pur est un partenariat international qui œuvre à la protection du climat et à l'amélioration de la qualité de l'air par des actions visant à réduire les polluants climatiques à courte durée de vie, notamment le méthane, le noir de carbone, l'ozone troposphérique et les hydrofluorocarbures (HFC). La Coalition compte 71 partenaires étatiques et 78 partenaires non étatiques. En ce qui concerne le méthane, elle a lancé des initiatives dans les trois principaux secteurs émetteurs : pétrole et gaz, déchets et agriculture. Le secrétariat de la Coalition est hébergé par le PNUE.

À propos de l'Observatoire international des émissions de méthane

L'Observatoire international des émissions de méthane est une initiative du PNUE axée sur les données et l'action, qui utilise une approche innovante en matière de données pour catalyser la réduction des émissions de méthane dans le monde. L'IMEO recueille des données provenant de diverses sources, notamment les déclarations des entreprises dans le cadre du Partenariat pour le méthane dans l'industrie pétrolière et gazière 2.0 (OGMP 2.0), les mesures directes issues d'études évaluées par des pairs, les observations par satellite et les inventaires nationaux.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Manfredi Caltagirone, directeur de programme pour l'énergie et le climat au PNUE : manfredi.caltagirone@un.or ou Tiy Chung, secrétariat de la Coalition pour le climat et l'air pur (CCAC) : tiy.chung@un.org.