Photo: UNEP
17 Feb 2022 Chemicals & pollution action

L’Arménie va renforcer la gestion des produits chimiques et des déchets

Photo: UNEP

Reconnue comme l’un des plus anciens pays du monde, l’Arménie offre une culture riche et ancienne. Située entre l’Europe et l’Asie, elle offre une grande diversité de paysages, des forêts luxuriantes aux pics montagneux enneigés, en passant par les terres arides et la capitale densément peuplée d’Erevan. Entre le patrimoine ancien et la beauté naturelle, il y a beaucoup à voir et encore plus à protéger en Arménie.

Conscient de cela, le Gouvernement du pays a fait de la mise en place d’un solide plan de gestion des produits chimiques et des déchets une de ses priorités. En ratifiant les conventions de Bâle (1999), de Rotterdam (2003), et de Stockholm (2003) ainsi que la Convention de Minamata (2017), l’Arménie a fait des progrès considérables pour protéger l’environnement et la santé humaine au cours de la dernière décennie.

Toutefois, divers problèmes ont ralenti cet élan, notamment la faiblesse de la législation sur la réglementation des produits chimiques, l’insuffisance des capacités de traitement des déchets et la faible sensibilisation du public et de l’industrie aux effets des produits chimiques dangereux.

Pour combler ces lacunes, l’Arménie lance un projet triennal à plusieurs facettes, soutenu par le Programme de gestion des produits chimiques et des déchets du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Cette démarche est cruciale non seulement pour le bien-être de ses citoyens, qui sont près de 3 millions, mais aussi sur le plan économique.

La première phase du projet consistera à créer un mécanisme national de coordination interinstitutions. Dirigé par des fonctionnaires des ministères concernés par la gestion des produits chimiques et des déchets, le Mécanisme servira à rassembler et à remplacer un certain nombre de comités existants qui fonctionnent actuellement de manière indépendante.

En combinant les connaissances, les stratégies et les capacités des différents ministères pour traiter la question de la gestion des déchets et des produits chimiques, le Mécanisme aura plus de chances de résoudre les problèmes de manière cohérente. L’un des problèmes auxquels le Mécanisme s’attaquera immédiatement est la gestion rationnelle des déchets miniers. Malgré un secteur minier développé pour l’or, le cuivre, l’argent et d’autres métaux, le pays doit encore améliorer sa surveillance de l’environnement.

Dans le cadre des objectifs du projet, le Mécanisme nouvellement établi mettra également à jour le profil national de gestion des produits chimiques de l’Arménie. Créé en 2004, et mis à jour pour la dernière fois en 2016 pour traiter des nanoparticules, le profil inclura bientôt de nouveaux produits chimiques réglementés par différentes conventions. Cette étape est essentielle pour élaborer une politique nationale globale sur la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets et pour fixer de nouveaux objectifs et cibles.

Une fois que le Mécanisme et le profil national de gestion des produits chimiques seront pleinement établis, le défi de taille consistant à renforcer la législation nationale relative aux produits chimiques et aux déchets sera à portée de main. Les premiers travaux liés à la législation porteront sur la mise à jour de la liste des polluants organiques persistants interdits par la Convention de Stockholm, l’extension de la liste des produits chimiques réglementés par la Convention de Rotterdam et l’élaboration d’une stratégie de gestion des déchets dangereux. Après avoir établi ces listes et stratégies, l’Arménie prévoit d’introduire un concept de responsabilité élargie du producteur d’ici 2023.

La responsabilité élargie du producteur est une politique et une pratique qui tient les producteurs et les importateurs responsables des impacts de leurs produits sur l’environnement. L’idée est d’inciter les entreprises à mettre au point des chaînes d’approvisionnement plus respectueuses de l’environnement en leur faisant assumer la responsabilité financière ou physique de leurs produits. Compte tenu de l’ampleur des problèmes liés aux déchets plastiques, il faut espérer que le monde des affaires et les législateurs s’uniront rapidement pour trouver des solutions durables à cette menace avérée. La première loi prévue portera sur l’interdiction des sacs en plastique, une fois que le succès d’une étude pilote soutenant une telle loi aura été établi.

Le dernier objectif du projet sera déterminant pour sa réussite globale : sensibiliser le public à l’importance d’une gestion efficace des produits chimiques et des déchets, afin de mieux protéger les groupes vulnérables tels que les enfants et les femmes enceintes.

Outre l’organisation de réunions de sensibilisation dans toute l’Arménie, le Gouvernement et ses partenaires proposeront des formations et publieront toute une série de documents d’information sur les effets néfastes des produits chimiques et des déchets sur la santé humaine et l’environnement.

L’Arménie espère que ses efforts en matière de gestion des produits chimiques et des déchets dangereux ouvriront la voie à une protection continue et améliorée de la santé publique et des ressources naturelles.
 

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Secrétariat du Programme spécial à l’adresse unepchemicalsspecialprogramme@un.org.